vendredi 6 mars 2009

David Michallet, mission aux Kerguelen

Il est parti avec la mission 56, une mission qui emmène chaque année, depuis plus d’un demi-siècle, quelques poignées de chercheurs dans ces territoires perdus de l’hémisphère Sud. On les appèle les TAAF, les Terres Australes et Antarctiques Françaises. Il y a la Terre Adélie, en Antarctique, dont la renommée n’est plus à faire depuis la diffusion du film : « La marche de l’empereur », mais il y aussi d’autres îles moins connues : Crozet, Amsterdam et les Kerguelen. C’est dans ce dernier archipel que David Michallet est parti en tant que chargé d’environnement, Volontaire à l'Aide Technique (VAT).
Sa mission consistait à gérer les espèces animales introduites, souvent par erreur, il y a quelques décennies, une époque où l’écologie n’était pas forcément à l’ordre du jour et ou on se préoccupait peu de ces introductions animales et de leurs conséquences désastreuses pour l’environnement..
Il y a quelques espèces domestiques comme les chats ou les bovins en surnombre, mais il y a aussi des espèces sauvages comme le renne, le mouflon que David était chargé de dénombrer, avant d’établir des programmes d’éradication pas toujours très agréables.
Pour toux ces travaux, il a parcouru une bonne partie de l’archipel à pied. Pas de routes, encore moins de chemins ou sentiers sur ces territoires, ces îles où aucun arbre ne pousse. Pas vraiment hostile, mais difficile d’accès « il faut parfois franchir des torrents avec de l’eau jusqu’aux cuisses, on finit notre journée trempés et on repart le lendemain avec les mêmes chaussures mouillées de la veille », précise David. Les cartes sont imprécises et ne mentionnent pas forcément la barre rocheuse qui est en travers de leur chemin aujourd’hui. Les hébergements sont précaires et spartiates : une cabane accrochée en bord de mer servira de point d’attache pendant quelques jours ou quelques semaines, « le temps d’une manip. », comme dit David. Ici, les animaux sont rois. Pas besoin de jumelles pour les observer. La Nature et rien que la Nature. La solitude, mais celle-là, David l’ayant côtoyée pendant 18 mois, a su l’apprivoiser. Albatros et manchots papous, skuas et éléphants de mer ont fait partie de son horizon pendant ces mois inoubliables.
C’est cette aventure que David Michallet a voulu partager avec les habitants de Proveysieux. Sa conférence a attiré une bonne centaine de personnes dans la salle des fêtes du village, tous émerveillés par les fantastiques paysages de ces îles du bout du monde qu’a ramené l’enfant du pays.


Pour en savoir plus sur les Kerguelen
Les îles Kerguelen, jadis surnommées îles de la Désolation, constituent l'un des cinq districts du territoire des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF). Ces îles d'origine volcanique, presque aussi grandes que la Corse, éloignées de plus de 3 300 km de la terre habitée la plus proche, sont balayées en permanence par des vents forts, sous un climat océanique froid mais non glacial. Découvertes seulement à la fin du XVIIIe siècle par Yves Joseph de Kerguelen de Trémarec, ces terres qui portent son nom, sont restées, malgré quelques tentatives de colonisation, dépourvues d'habitants permanents. Depuis 1950, la France assure le fonctionnement continu de la station de Port-aux-Français, base logistique, technique et scientifique où se relayent régulièrement 60 à 100 personnes. Sur ces îles, les étés sont frais avec des températures moyennes de l’ordre de 6-7 degrés et les hivers sont peu rigoureux avec des températures sous abri de l’ordre de 1 à 2 degrés

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